Quand retour au boulot rime avec conseils lourdauds
- Nico
- 27 juin
- 3 min de lecture
Le retour au boulot, cette étape angoissante, triste, bienvenue ou reposante selon les cas... et parfois tout ça à la fois, selon le degré de schizophrénie qu'auront atteint les jeunes parents au contact de leur progéniture.
Parce qu'il est difficile de trancher entre la joie de pouvoir enfin boire un café chaud et la peine de devoir se coltiner à nouveau les blagues plus que border de Michel, en roue libre totale à 6 mois de sa retraite.
En parlant de café, la pause café de reprise sera l'occasion pour vos collègues de vous adresser leurs félicitations. Les plus entreprenants demanderont même à voir quelques photos, jetant un froid entre Jean-Mi et Fred qui s'étaient légèrement écartés du groupe pour débrieffer le match du week-end. Le regard vide, ils attendent fébrilement que le téléphone arrive jusqu'à eux. Ca y est, c'est à leur tour. Le jeu d'acteur est poussif mais il faut saluer l'effort: s'ébahir devant la photo d'un mioche dont ils ignoraient l'existence il y a cinq minutes, ce n'est pas à la portée du premier venu!
Attention, je ne leur jette pas la pierre. Déjà parce que le débrief du match le lundi matin à la machine à café, c'est sacré. Et surtout parce que je n'ai jamais su comment réagir devant un collègue me montrant une photo de son bébé: est-ce que je lui dis que son bébé est encore plus ridé que Yoda, ou je lui fais un joli sourire en lançant un "oh, trop mignon..." qui sonne plus faux qu'un concert de PNL sans autotune?
Eh bien, avec l'arrivée de la belette, je suis passé de l'autre côté de la force. Et quand je dégaine mon téléphone, je n'attends rien de moins qu'un "Mais elle est sublime ta fille!!!!!!", sous peine d'une inscription ad vitam aeternam sur ma liste noire.

Heureusement pour mes collègues, la belette est beaucoup trop mignonne pour ne pas être frappé d'émerveillement - en toute objectivité, bien sûr. Mais les choses ont commencé à se gâter quand certains ont commencé à me partager leurs conseils. De manière non-sollicitée bien sûr.
Ce dernier point est important, parce qu'il est toujours intéressant d'échanger et de demander conseil autour de vous. Alors que le sommeil de la belette était très compliqué, j'ai pu échanger avec un collègue qui venait de traverser cette phase, et cela nous a aidé à mettre des choses en place.
Ce qui est agaçant, c'est le côté donneur de leçons de certains spécimens, qui vous imposent leur vision alors que vous ne leur avez rien demandé. Combien de fois ça m'a démangé de répondre à Michel que non, ce n'était pas forcément mieux avant quand il était socialement acceptable pour des parents de glisser une petite dose de sirop contre la toux au fond du biberon de bébé pour l'endormir.
Ah, c'est une expérience sociale assez extraordinaire à laquelle j'assiste depuis mon retour. Et après presque quatre mois en immersion, je suis en capacité de vous proposer une typologie de la faune en entreprise, qui me semble assez universelle:
Le vieux de la vieille avec ses phrases toutes faites, du style: "laissez-la crier, ça lui fera les poumons"
Le gars sans enfants qui ne peut pas s'empêcher de donner son avis en n'oubliant jamais de te rappeler que "petits enfants, petits problèmes"
La maman quadra nostalgique qui, dès que tu lui racontes une anecdote sur ton bébé, te rappelle de profiter parce que "ça passe tellement vite ces moments"
Le papa quadra qui essaie de te revendre tout le matos pour son petit, sous la pression de sa femme qui lui demande de vider le garage depuis 5 ans.
Le jeune papa d'un bébé à peine plus grand que le tien, qui a connu les mêmes galères que toi et qui te partage ses trucs et astuces (lui c'est ton allié!)
La jeune maman de deux enfants de 5 et 3 ans, qui exprime toute son empathie pour toi - un peu - et pour la Maman - beaucoup.
Le petit trentenaire, en couple depuis 10 ans avec sa copine, qui analyse la taille de tes cernes pour voir s'ils se lancent vraiment dans leur projet bébé.
Alors, vous aussi, vous avez les mêmes au bureau?
Papa Ravi




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